- moiteur
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• v. 1380; moistour 1247; de moite1 ♦ Légère humidité. Moiteur de l'air. Moiteur étouffante. — État de ce qui est moite; état de transpiration dans lequel la peau se couvre d'une légère sueur. Moiteur provoquée par la fièvre.2 ♦ Cette sueur. « Et les moiteurs de mon front blême » (Verlaine).moiteurn. f. Caractère de ce qui est moite; légère humidité.⇒MOITEUR, subst. fém.A. — Qualité, caractère, état de ce qui est moite. La lumière (...) rejaillissait à la surface de l'eau comme à travers un prisme, tout imprégnée de la moiteur azurée des flots (QUINET, All. et Ital., 1836, p.210). Leur finesse [des cheveux] et la moiteur habituelle de la peau leur donnaient au sommet du front et vers les tempes quelques inflexions à peine perceptibles (LAMART., Confid., 1849, p.343).— Humidité; fait d'être imbibé d'eau, de contenir de l'humidité. Ayant toujours l'attention d'entretenir le mélange dans l'état de moiteur nécessaire par des additions d'eau (Manuel du fabricant de couleurs, t.1, 1884, p. 57). Quand le papier hydrochine [papier à report allemand] perd sa moiteur, l'été par exemple, il est bon de le placer dans une pièce humide, et dans un endroit chaud quand il devient moite (CHELET, Lithogr., 1933, p.107).B. — En partic. Sueur légère, peu abondante; légère humidité de la peau. Entrer, être en moiteur. Elle portait parfois à son front, pourtant parfaitement mat, un mouchoir comme pour essuyer une moiteur (GIDE, Porte étr., 1909, p.499). Sa femme s'éveilla les yeux gonflés de sommeil, le visage fade, les mèches du cou collées de moiteur (DRUON, Gdes fam., t.1, 1948, p.56):• ♦ Lorsque les moiteurs ou les sueurs, qui sont la crise de cette maladie, commencent à paroître, il faut les entretenir par une boisson diaphorétique.GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p.124.— P. anal. Il flotte là une brume indécise, comme si la terre fumait imperceptiblement jour et nuit. Je crois que c'est vrai. À cause de l'humidité éternelle qui suinte de tout: une humidité chaude, sous laquelle les choses mêmes ont l'air d'être en moiteur... Si bien que le feu ne prend pas à la forêt... (PESQUIDOUX, Livre raison, 1932, p.107).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1265 la moistour de la terre (BRUNET LATIN, Trésor, éd. Fr. J. Carmody, I, 106, p.90); 1690 la moiteur des draps (FUR.). Dér. de moite; suff. -eur1. Fréq. abs. littér.:116.
moiteur [mwatœʀ] n. f.ÉTYM. V. 1380; moisteur, v. 1265; de moite, et -eur.❖1 Légère humididé accompagnée de chaleur. || Moiteur de l'air. || Moiteur étouffante (cit. 2). — État de ce qui est moite.2 Spécialt. État de transpiration dans lequel la peau se couvre d'une légère sueur (→ Brûlure, cit. 4). || Être, entrer en moiteur. || Moiteur provoquée par la chaleur, la fièvre.1 Une moiteur froide baignait la tempe et les joues pâles de Soliman (…)Nerval, Voyage en Orient, « Nuits du Ramazan », III, XI.♦ Visage inondé de moiteur (→ Clore, cit. 9). || « Et les moiteurs de mon front blême » (→ 2. Le, cit. 22, Verlaine).2 La sueur ruisselait le long de ses membres; brusquement, excédée de cette moiteur qui collait sa chemise à sa chair, Angèle saisit un mouchoir et s'en frotta le cou, les épaules et les flancs.J. Green, Léviathan, XV.
Encyclopédie Universelle. 2012.